Lors d’un voyage au Japon on commence par vivre la nuit : décalage horaire de plein fouet, Bill Murray nous l’a montré dans Lost in Translation, on est dans un drôle d’état, électrisé par le chaos poétique et urbain de Tokyo. Salarymen en goguette, Shibuya girls toutes griffes dehors, Prada, Chanel, Vuitton, créatures de Shinjuku fraîchement sorties des mangas du futur, collégiennes au col marin, sourire en douce, et d’un coup de Shinkansen, bonjour le mont Fuji, vision furtive, presque subliminale, voici Kyoto, des temples et des jardins, dormir en ryokan ou minshuku et le soir venu, getas clic-claquants sur le pavé, quelques fantômes de geishas.